30 Mars 2021
Nous avons eu la chance d’échanger avec Rudairo Mapuranga de Mining Zimbabwe , qui a pu nous éclairer sur les enjeux du secteur minier.
Le plus grand défi au Zimbabwe concernant les mines est de réglementer le secteur. Trouver un cadre juridique est fondamental pour prévenir les abus (tels que la contrebande et la traite). Il n’y a tout simplement pas de traçabilité des marchandises. Ce manque de visibilité est courant dans le secteur minier, car les sites sont souvent situés dans des zones isolées (zones blanches). Ainsi, certains sites ne sont pas équipés de caméras, ce qui représente un danger potentiel à la fois pour le personnel minier, et pour les ressources qui sont extraites et ciblées par les commerçants illégaux. Les clés de l’évolution du secteur minier au Zimbabwe sont la réglementation et la traçabilité. Ce sont souvent des problèmes qui prennent du temps, mais leur mise en œuvre peut être grandement accélérée par le biais de la digitalisation.
Quelques entreprises comme les sites miniers de Zimplats, Unki et Mimosa sont un peu plus avancées en termes de transition numérique, car elles ont plusieurs engagements en matière de sécurité et de durabilité par la technologie. Mais ces sites miniers appartiennent au même groupe (Platinium Group Metals), ce qui montre que ce n’est pas le cas pour toutes les mines. D’autres sociétés comme Caledonia Mining ont leur principal actif au Zimbabwe (Blanket Mine), et la société vise à « augmenter sa production annuelle de 45% d’ici 2022 ». D’autre part, le groupe Dallaglio Investments fait revivre des sites miniers désaffectés, avec une forte volonté d’innovation. Ces entreprises visent à promouvoir la productivité et l’activité économique du pays en se concentrant sur la mise en œuvre des dernières technologies en date.
À ce stade, peu de sites miniers sont digitalisés, il reste donc encore beaucoup à faire. Il est essentiel de superviser à la fois les personnes, les équipements miniers et les ressources extraites. Il n’y a pas de solution de surveillance mise en place, d’une part à cause des problèmes de zones blanches, et d’autre part parce que certains acteurs ou opérateurs miniers n’ont aucun intérêt à avoir trop de transparence sur leurs sites. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, tel la corruption, et il est essentiel d’avoir une traçabilité pour une répartition plus équitable des ressources. Nous devons définitivement nous améliorer en termes de surveillance.
L’industrie du diamant est un secteur qui requiert une attention particulière. Les revenus générés par cette industrie ne profitent pas aux Zimbabwéens. Malgré les plaintes, les Zimbabwéens n’ont pas les moyens d’influencer rapidement les décideurs et de rééquilibrer la situation. Cela est dû au fait que les terres utilisées pour l’exploitation minière appartiennent uniquement au gouvernement et, par conséquent, les gens dépendent des décideurs politiques. De plus, très peu est fait pour mesurer et réduire l’impact environnemental de ces sites miniers. Il serait donc essentiel d’aborder également la question de la répartition des terres.
Trois thèmes principaux doivent être scrupuleusement étudiés :
Le gouvernement étudie actuellement un nouveau projet de loi pour le secteur minier car les décideurs politiques sont conscients que le secteur minier est un élément central de l’économie, ce qui nécessite un cadre juridique, commercial et juridique.
La formalisation des processus et des opérations contribuera à lutter contre la corruption et à éviter les abus tels que la contrebande.
Enfin, il est essentiel de réduire les activités illégales, dans un souci de sécurité et de redistribution équitable des ressources.
Plus de la moitié des investissements étrangers au Zimbabwe proviennent de Chine. Les États-Unis jouent également un rôle important dans l’industrie minière. Cependant, les décideurs politiques souhaitent s’ouvrir à d’autres marchés potentiels et d’autres opportunités internationales. C’est aussi quelque chose qui sera sûrement développé dans les années à venir, car la diversification de la clientèle est susceptible de conduire à un partage plus équitable des ressources.
Avec les projets de loi sur la table, il sera possible de réglementer les activités de l’industrie minière au Zimbabwe. La numérisation pourrait accélérer la mise en œuvre de ces réglementations et cibler les marchés internationaux pertinents. Cela pourrait conduire à des améliorations majeures de la sécurité et de la durabilité des travailleurs pour façonner l’avenir de l’industrie minière et du pays.
Si vous voulez en savoir plus sur l’industrie minière cliquez ici
Et pour plus d’informations n’hésitez pas à nous contacter !